<370> pièce est trop longue. L'empereur de Russie y a fait la péripétie; il faut que je travaille au dénoûment pour la terminer le moins mal que possible. Une multitude d'arrangements préalables m'occupent à présent; il faut tout disposer et tout prévoir, autant que cela se peut. Ajoutez à cela la vivacité des négociations qui se font à présent, et vous jugerez facilement des soins, des embarras et du travail qu'il m'en coûte, et du poids que mes pauvres épaules portent. Enfin, mon cher marquis, nous touchons aux événements qui vont décider de cette campagne et de toute cette guerre; il faut se résigner à les attendre patiemment, puisque la moindre partie de ce qui doit arriver dépend de nous. Adieu, mon cher; vivez en paix, écrivez-moi souvent, et comptez sur mon amitié.

251. DU MARQUIS D'ARGENS.

Potsdam, 28 juin 1762.



Sire,

Oserais-je demander à Votre Majesté ce que font nos bons amis les Tartares? Je voudrais bien qu'ils fussent déjà en Hongrie.

Les Danois ont fait ce que nous aurions dû faire; ils ont emprunté à coups de canon un million d'écus des Hambourgeois. J'en suis fâché, parce que ce sont les Danois qui ont cet argent; mais, d'ailleurs, le peuple est en général autrichien à Hambourg. Je me réjouis de voir les villes impériales qui sont dévouées sans raison à la cour de Vienne punies par cette même cour, qui tire parti de tout.

Je ne doute pas que la bataille que les Français viennent de perdre en Allemagnea n'augmente le crédit de M. Pitt dans le parlement; il


a A Wilhelmsthal, le 24 juin. Voyez t. V, p. 201.