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14. AU MÊME.

Potsdam, 27 juin 1743.

J'ai été bien aise d'apprendre, par la vôtre du 23 de ce mois, l'heureux succès de vos peines au sujet de l'engagement de quelques bons comédiens. Je vous en tiendrai bon compte, étant très-satisfait de tout ce que vous avez fait à cette occasion. Sur ce, je prie Dieu de vous avoir en sa sainte garde.

15. DU MARQUIS D'ARGENS.

Berlin, 17 août 1745.



Sire,

J'avais résolu d'écrire à Votre Majesté une longue et belle lettre, mais, après l'avoir commencée trois fois, j'ai vu que je courais grand risque de l'ennuyer, et j'ai cru que je ferais beaucoup mieux de lui dire simplement qu'on achève de réimprimer les deux premiers tomes des Mémoires de l'esprit et du cœur, augmentés d'un troisième, et que je m'estimerais le mortel le plus heureux, si elle me permettait de les lui dédier. Je n'ai point osé, Sire, vous offrir la première édition de cet ouvrage, parce que j'ignorais quel serait son succès; aujourd'hui que je vois sa fortune faite, je viens le mettre à vos pieds. Je prends la liberté d'envoyer à V. M. les extraits des journaux de France et de Hollande; c'est sur leur jugement, c'est sur leur décision que je m'enhardis à vous demander la grâce que je vous prie de m'accorder. Le public a eu quelque bonté pour un vieux auteur et pour son élève;a


a Allusion à mademoiselle Babet Cochois, actrice, et, depuis, femme du marquis d'Argens. Voyez l'Épître dédicatoire à Sa Majesté le roi de Prusse, en tète du t. II des Nouveaux Mémoires pour servir à l'histoire de l'esprit et du cœur, par le marquis d'Argens et par mademoiselle Cochois. A la Haye, 1746, p. II, IV et V.