<61> situation est si fort exposé à son ressentiment, que, si elle n'était pas secourue sur-le-champ, il ne lui serait pas possible de se garantir par ses propres forces contre les attaques subites qu'on a vu exécuter au roi de Prusse; et enfin que, si on ne pourvoit pas avant toute chose à la sûreté et à la conservation dudit électorat, les deux hautes parties contractantes souffriraient elles-mêmes un préjudice infini par la ruine de cet État : en conséquence de ces considérations, Sa Majesté se flatte que les deux hautes parties contractantes reconnaîtront elles-mêmes la nécessité et la justice des conditions et modifications que nous sommes chargés de proposer; savoir :

1o Que le nombre des troupes auxiliaires qu'on exigera de Sa Majesté ne soit pas disproportionné aux forces de son armée.

2o Que chacune des deux cours impériales promette le double à Sa Majesté, et si cela ne suffisait pas, une assistance encore plus forte.

3o Que les deux Impératrices s'engagent à tenir chacune, pour le moins, un tel corps de leurs troupes mobile et prêt à marcher au secours de Sa Majesté, d'un côté sur les frontières de Prusse, et de l'autre en Bohême.

4o Que ces corps de troupes fassent une diversion dans les pays les plus proches dès le moment que les États de Saxe seront attaqués, ou que la guerre sera déclarée contre ces États; et cela sans qu'on puisse exiger un concert préalable, malgré ce qui est statué à cet égard dans le corps du traité aussi bien que dans l'article secret.

5o Que, dans le cas qu'une des deux cours impériales fût attaquée, Sa Majesté ne soit pas obligée de commencer les opérations avant que la seconde cour impériale n'ait commencé effectivement à agir, pour détourner l'effet de la prépondérance de l'ennemi, ou que du moins le danger évident d'être écrasé tout d'un coup soit venu à cesser.

6o Qu'on fasse participer Sa Majesté, en conséquence de l'article dixième du traité, non seulement au butin et aux prisonniers, mais aussi aux conquêtes qu'on pourra faire sur l'ennemi.