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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

I. TRAITÉ DE PARTAGE ÉVENTUEL, DU 18 MAI 1745.

L'expérience n'ayant que trop fait connaître à quel point le roi de Prusse pousse ses mauvaises intentions pour troubler le repos de ses voisins, et ce prince ayant d'un côté et réitérativement envahi et dévasté les États de Sa Majesté la reine de Hongrie et de Bohême, et inquiété de l'autre Sa Majesté le roi de Pologne, électeur de Saxe, par plusieurs menaces, préparatifs de guerre et passages violents, sans qu'on en ait pu obtenir la satisfaction due pour le passé, ni sûreté suffisante pour l'avenir, il a été considéré que ce double but ne saurait être obtenu, tant que ledit voisin redoutable ne sera resserré dans des bornes étroites. C'est pourquoi Sa Majesté le roi de Pologne, électeur de Saxe, comme allié auxiliaire, et Sa Majesté la reine de Hongrie et de Bohême, comme partie attaquée et belligérante, sont convenus, par le présent acte séparé et secret, d'employer leurs efforts communs, non seulement à pleinement remplir l'acte passé entre Leurs Majestés le 6/13 mai 1744, et les mesures concertées sur les engagements pris par leur traité d'alliance, conclu le 8 janvier 1745 avec les puissances maritimes, mais encore de ne pas poser ni l'une ni l'autre bas les armes que, outre la conquête de toute la Silésie et de la comté de Glatz, on n'ait encore plus étroitement réduit le roi de Prusse.