<428>rêt si vif, si général, si profondément senti; il a été unique comme le grand homme qui en était l'objet.

Je suis, etc.

M. DE VERGENNES AU MARQUIS DE CONDORCET.

Versailles, 3 mai 1786.

J'ai reçu, monsieur, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 1er de ce mois, et la copie de celle du roi de Prusse que vous y avez jointe. C'est avec regret, monsieur, que je me trouve dans l'impossibilité de satisfaire à la réclamation que vous formez. Instruit par des personnes dignes de foi que le roi de Prusse désirait que la partie de sa correspondance recueillie à la mort de M. Watelet ne fût point rendue publique, instruit d'ailleurs que sa publicité ne pouvait rien ajouter à la gloire de ce monarque, vu la nature des matières qui y étaient traitées, il a paru que le moyen le plus efficace pour assurer au présent et à l'avenir l'effet de la volonté de Sa Majesté Prussienne était de supprimer à jamais cette correspondance. C'est ce que j'ai fait en présence de M. le premier président de la chambre des comptes. Je n'ai pas négligé, monsieur, d'en faire prévenir le roi de Prusse, et je me flatte qu'il applaudira à cette prévoyance.

Je ne doute pas, monsieur, que cette correspondance n'eût été très-sûrement dans vos mains; mais les hommes ne sont pas immortels, et leurs vues ne sont pas toujours remplies par ceux qui leur succèdent.

Je suis, etc.

17. AU MARQUIS DE CONDORCET.

Potsdam, 25 mai 1786.

J'envisage comme une chose très-favorable le sort que mes lettres ont eu d'être brûlées; c'était le moyen le plus sûr d'en empêcher l'im-