<275> la vie, ainsi que celle de Tycho Brahé. J'ai ces deux ouvrages en latin, qui sont fort estimés. Gassendi est regardé par tous les astronomes comme un très-grand homme, et bien supérieur à Des Cartes pour la partie de l'astronomie.

On dit ici que V. M. fait des manœuvres admirables en Silésie. Quant à moi, Sire, je suis convaincu qu'elles aboutiront au gain d'une bataille complète sur vos ennemis. Je ne suis jamais inquiet sur les événements de la guerre, tandis que vous vous porterez bien. Votre santé et la conservation de votre personne sont les garants certains du bonheur de l'État. J'ai l'honneur, etc.

185. AU MARQUIS D'ARGENS.

Pülzen, 20 (juillet 1761).

Je crois, mon cher marquis, que voilà la dernière lettre que je vous écrirai de ces environs. Tout est en mouvement; Autrichiens et Russes, tout tire vers la Haute-Silésie. Je pars demain pour m'opposer à leurs desseins. Ce sont les premières pièces qui se passent. La partie deviendra bientôt plus intriguante, et les grands coups ne tarderont pas à se porter. Faites des vœux pour nous, et gagnez sur vous d'attendre tranquillement quel dénoûment prendra cette scène. Maître Pangloss, que direz-vous de votre optimisme quand vous apprendrez que des hommes faits pour s'entre-secourir se déchirent comme des bêtes féroces? Il dira, malgré la conscience secrète de ses pensées, que tout est bien. Je suis fâché d'avouer le contraire. Je ne croirai que tout est bien que lorsque nous aurons battu nos ennemis à plate couture; car il faut que justice se fasse. Adieu, mon cher