<277>vous-en au soleil, si je ne vous imite pas en cela comme je voudrais bien le faire en toute autre chose, étant avec une véritable estime,



Mon cher Suhm,

Votre fidèlement affectionné ami,
Frederic.

5. DE M. DE SUHM.

Berlin, 25 mars 1736.



Monseigneur

J'ai reçu avec respect les ordres de Votre Altesse Royale, et aussitôt j'ai pris avec le baron de Demeradta toutes les mesures possibles pour faire parvenir le saumon en bon état à Vienne.

Mon affliction est extrême d'apprendre que V. A. R. ne jouit pas d'une santé parfaite. Mais ce qui me rassure est que, rien n'étant dans le monde sans raison suffisante, je suis persuadé que Dieu n'a fait naître un prince doué de si grandes qualités, et si porté au bien, que dans le dessein qu'il fût un jour les délices du genre humain.

Que je sais bon gré à celui qui a engagé V. A. R. à se donner plus de mouvement! C'était bien là assurément le conseil le plus propre à rétablir sa santé. Mais, monseigneur, n'est-ce pas éluder le conseil de votre Esculape que de retrancher sur votre sommeil le temps que vous devez employer à fortifier votre santé? Le repos du sommeil est aussi nécessaire au corps que le mouvement. Le zèle m'emporte peut-être; mais dussé-je encourir un moment de disgrâce, je ne puis m'empêcher de dire à V. A. R. que l'ardeur d'acquérir des connaissances lui fait oublier qu'elle se doit à de grands peuples. Parce qu'elle


a Voyez t. II, p. 63.