<161>De voir ces sacrés imposteurs,
Charlatans en rochet, en camail, en soutane,
Environnés de leurs docteurs,
Entre eux se traitant pis que le moindre profane,
Et des foudres du Vatican
Chacun frapper son concurrent!
Leur querelle devint l'écueil du fanatisme,
Du tyrannique despotisme
Qu'exerçait le siége papal;
Depuis, ce pouvoir si fatal
S'affaiblit et devint frivole;
Sigismond renversa l'idole
De son antique piédestal.
Tout pape avec son auréole,
Depuis ce temps, au Capitole,
Craint un concile général.
Bulles, interdits, anathèmes,
Les peuples dispensés de leurs justes serments,
Ne sont plus regardés par les meilleurs croyants
Ainsi que des arrêts suprêmes,
Des cieux en droiture émanants;
Et les rois, à présent, se respectant eux-mêmes,
Aux hypocrites pieds de ces sacrés tyrans
Ne vont plus déposer ni sceptres ni diadèmes.
Cependant, encor de nos jours,
L'ambition théologale
Lutte par d'obliques détours
Contre la puissance royale.
Si le monde aveuglé savait y réfléchir,
Il pourrait deviner sans peine
Le prestige grossier dont on veut l'éblouir,