<201>Dès le 24, tous les alliés passèrent la Diemel, pour former ces différentes attaques. Les Français prirent ce mouvement pour un fourrage général, et n'en marquèrent aucune inquiétude. Cependant le corps de M. de Castries, qui couvrait la droite de M. de Soubise, fut aussitôt renversé, et les alliés assaillirent le camp même. M. de Soubise, sur ce qu'il se voyait attaqué de front, en flanc et à dos, résolut la retraite. M. de Stainville se jeta avec l'élite des troupes françaises dans le bois de Wilhelmsthal, pour la favoriser, et ce fut là que s'engagea entre lui et mylord Granby un combat qui décida de la journée. Tout le corps de M. de Stainville fut enveloppé et défait. Cependant MM. de Sporcken et de Luckner donnèrent lieu, par leur inaction, à ce que le maréchal de Soubise pût se retirer à Hohenkirchen, ce qui fit manquer le coup que le prince Ferdinand méditait sur Cassel.

La nuit même, l'ennemi passa la Fulde, et assit son camp sur les hauteurs qui vont de Münden à Cassel. Les alliés se campèrent vis-à-vis des Français, et s'emparèrent, par différents détachements, de quelques châteaux qui leur étaient avantageux. Le maréchal de Soubise, qui craignit pour Ziegenhayn, y fit marcher MM. de Guerchy et de Rochambeau pour faire la navette de cette place à Melsungen, et pousser des partis sur les derrières des alliés. Le prince Ferdinand envoya contre eux mylord Granby, qui les battit auprès du château de Homberg.

A mesure que les alliés étendaient leur droite, les Français étendaient leur gauche. Cependant les deux maréchaux, s'apercevant qu'ils dégarnissaient trop leur position, rappelèrent le comte de Lusace de Gottingue, pour remplir les vides de leurs campements, et ils le placèrent avec son corps à Lutterberg. Le prince Ferdinand, observant que les Saxons étaient presque isolés dans ce poste, chargea M. de Gilsa de les y attaquer. Ce général, à la tête de seize bataillons, passa à gué la Fulde. Au commencement de l'action, les Saxons se défendirent; mais sur ce qu'ils s'aperçurent qu'une de leurs redoutes