<200> commandement, était forte de quarante-six bataillons et de trente-huit escadrons. L'armée sous les ordres de MM. de Soubise et d'Estrées consistait en cent onze bataillons et en cent vingt et un escadrons. Ces maréchaux se proposaient de pénétrer avec leurs forces dans l'électorat de Hanovre. Le projet du prince Ferdinand était tout contraire au leur, car il se préparait à chasser les Fiançais de la liesse. Il partagea d'abord son armée à l'exemple des Français : il détacha vingt bataillons et vingt et un escadrons avec le Prince héréditaire pour s'opposer au prince de Condé, et il se réserva soixante-deux bataillons, soixante et un escadrons et cinq mille hommes de troupes légères pour l'exécution de son projet.

Le prince de Condé ouvrit la campagne au Bas-Rhin. Il passa ce fleuve le 10 de juin, rassembla ses troupes à Bochum, et fit mine de vouloir se porter sur Dortmund. Tous les mouvements des Français et des alliés dans cette partie de l'Allemagne ne furent relatifs qu'au passage de la Lippe, que les deux partis se disputaient réciproquement. Pendant ces préludes, le prince Ferdinand rassembla son armée sur la hauteur de Brakel, d'où il se porta sur la Diemel, et prit le château de Sabbabourg; il occupait en même temps les bois de Geismar et de Liebenau, pour se rendre le maître des débouchés de la Diemel. L'armée française, qui s'était rassemblée à Cassel, marcha le 22 sur Grebenstein, d'où elle détacha le comte de Lusace vers Gottingue. M. Luckner fut aussitôt envoyé par le prince Ferdinand sur la Leine, pour observer les mouvements des Saxons. Le prince Ferdinand résolut sur cela d'attaquer les Français, afin de les réduire à la défensive dès le commencement de la campagne. M. Luckner fut, pour cet effet, obligé de se rapprocher de Sabbabourg avec une partie de son monde. Il fut destiné pour attaquer la droite de l'ennemi. Mylord Granby eut ordre d'entamer la gauche, et le prince Ferdinand se proposa de se présenter en même temps avec le gros de son armée devant le front des maréchaux.