<58> trouvent pour attaquer les places et pour les défendre. Quiconque veut passer pour un officier habile doit réunir une infinité de connaissances et de talents. Il faut qu'il sache dresser sa troupe pour rendre le soldat susceptible d'exécuter les évolutions qu'il doit faire; il faut qu'un officier, pour peu qu'il pense à s'élever aux grades supérieurs, ait une connaissance parfaite de la tactique ou de l'art des manœuvres, attaques, défenses, retraites, marches, passages de rivières, convois, fourrages, et de toutes les dispositions qu'exige la guerre de campagne. Il faut qu'il ait une connaissance nette du pays dans lequel il doit faire la guerre, qu'il possède la castramétrie, ou l'art des campements, l'usage et l'avantage qu'on peut tirer du terrain, la façon d'y distribuer les troupes et de les faire combattre avec supériorité. Mais, outre toutes ces connaissances, un officier d'infanterie ne saurait ignorer sans honte ce qui regarde l'attaque et la défense des places; ce service roule uniquement sur l'infanterie, et il se fait peu de campagnes où il n'y ait quelque ville assiégée ou défendue. Cela fournit des occasions pour se distinguer; un officier qui ignore l'art n'en saurait profiter, parce que son ignorance lui en interdit les moyens, au lieu qu'un officier qui a consacré quelques-unes de ses heures de loisir à bien étudier cette partie trouve cent occasions pour faire connaître son mérite, ce qui doit nécessairement l'acheminer à sa fortune. C'est pour faciliter ces connaissances, c'est pour en inspirer le goût que ce livre a été traduit et mis au jour dans l'arrangement qu'il paraît; on espère que les vrais amateurs du métier seront bien aises de trouver un nouveau moyen de s'instruire, et le traducteur sera très-satisfait de ses peines, si, par le moyen des connaissances répandues dans ce livre, il peut contribuer à la fortune et à l'illustration de ceux qui le liront et sauront en profiter. Tout art a ses règles et ses maximes; il faut les étudier, leur théorie facilite leur pratique. La vie d'un homme ne suffit pas pour acquérir une connaissance et une expérience consommée; la théorie y sert