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AVANT-PROPOS.

Le nombre de la noblesse qui se voue au métier des armes est considérable en tout pays; mais les motifs qui la portent à choisir un métier aussi illustre ne sont pas les mêmes. Les uns, dépourvus des biens de la fortune, regardent le service comme un pis aller qui leur procure tellement quellement un entretien honnête; leur indolence se confie sur le temps, qui les fera avancer à tour de rôle; ils croient que d'avoir servi longtemps ou d'avoir bien servi, c'est la même chose, et pourvu qu'on ne puisse pas leur reprocher quelque faute grossière contre leur devoir, ils sont satisfaits d'eux-mêmes. D'autres s'adonnent aux frivolités dont notre siècle abonde; ils se livrent aux plaisirs, aux dissipations; ils sont tout, hormis soldats, ce qui cependant est leur métier. Enfin, il s'en trouve, mais toujours en plus petit nombre, qui, pleins d'une noble ambition, ont envie de se pousser dans le monde par leur courage, par leur capacité, par leur sagesse, qui, avides de s'instruire, ne désirent que d'avoir des occasions de s'éclairer et d'augmenter la sphère de leurs connaissances. C'est précisément pour ceux-là qu'on a fait un extrait de siéges de villes attaquées et défendues vers la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci. On a eu soin de faire un choix de ce qu'il y a eu de plus célèbre dans ces temps, pour présenter aux curieux les ressources que l'art et le génie