<59> de supplément, elle donne à la jeunesse une expérience prématurée, et la rend habile par les fautes mêmes de ceux qui en ont fait. Dans le métier de la guerre, on ne transgresse jamais les règles de l'art sans en être puni par l'ennemi, qui s'applaudit de nous trouver en défaut. Un officier peut s'épargner bien des faux pas en s'instruisant : nous osons dire qu'il le doit, car les fautes qu'il commet par ignorance le couvrent de honte, et, en louant même son courage, on ne peut s'empêcher de blâmer sa stupidité. Que de mot ils pour s'appliquer! que de raisons pour traverser ce chemin épineux qui mène à la gloire! et quelle récompense plus belle et plus noble que de parvenir par ses peines et par ses travaux à immortaliser son nom!a

Le 5 octobre 1771.


a Voyez ci-dessus, p. 53.