<111>nant par lignes et en ordre de bataille. A trois marches de l'ennemi, il faut camper dans les règles et marcher dans l'ordre accoutumé.

V. On risquerait trop en se séparant; l'ennemi profiterait de cette négligence, tomberait sur vos troupes, vous enlèverait des quartiers, et peut-être, s'il agissait avec vivacité, il pourrait vous battre en détail et, du commencement de la campagne, vous obliger à prendre honteusement la fuite, ce qui perdrait entièrement vos affaires.

DE CE QU'ON DOIT OBSERVER DANS LES MARCHES QU'ON FAIT EN AVANT.

Ire RÈGLE. Le général doit avoir un projet arrêté de ses opérations; il aura donc désigné un endroit avantageux où il veut s'avancer pour prendre son camp. Il faut alors qu'on fasse reconnaître tous les chemins pour régler les colonnes; mais on ne fera pas plus de colonnes que de chemins qui aboutissent dans le nouveau camp que l'on veut prendre, car ces chemins que l'on est obligé de quitter pour que cette colonne aille serrer la queue d'une autre ne font point gagner de temps, et donnent lieu à la confusion.

II. On évitera surtout de détourner les villages, pour qu'aucune colonne n'y passe, à moins que des marais n'empêchent absolument de prendre d'autres chemins, ou que des ponts se trouvassent dans ces villages qu'il faut nécessairement passer. Si c'est un pays de plaine, l'armée pourra marcher sur huit colonnes, deux de cavalerie aux ailes, et six d'infanterie au centre.

III. L'armée doit toujours être précédée d'une bonne avant-garde, plus forte en cavalerie, si c'est un terrain uni, plus forte en infanterie, si c'est un terrain coupé. Cette avant-garde doit précéder l'armée d'un quart de mille, pour l'avertir de tout, et pour fouiller et nettoyer le terrain par où elle doit passer.