<536>

356. AU MÊME.

Reichenbach, 8 février 1779.



Mon très-cher frère,

Votre lettre, et les nouvelles que vous me donnez, m'ont fait le plus grand plaisir. Je conviens, mon cher frère, que cette expéditiona ne décide de rien pour la campagne prochaine; mais elle fait respecter les troupes, et oblige les Autrichiens à ne pas négliger tout à fait les attentions qu'ils doivent porter à la sûreté de la Bohême. Je ne puis encore rien vous dire de ce que nous pourrons exécuter dans ces cantons. Les chemins des montagnes sont maintenant impraticables pour l'artillerie. Les troupes autrichiennes ont reçu toutes l'ordre de se porter sur nos frontières le 1er mars; mais j'espère bien, avant ce temps, de leur avoir porté quelque bon coup; et quant à la paix, je crois qu'il est très-possible qu'elle se fera, mais je n'y ajouterai foi qu'après la conclusion des préliminaires, et il n'y a point de fin avec les Russes. En attendant, le temps s'écoule, et si la négociation des médiateurs ne termine rien durant le courant du mois présent, il est plus que probable que la campagne prochaine se fera.

Voici l'ordre pour Möllendorff, avec une lettre pour lui. J'attends à recevoir des détails de l'affaire de Brix, pour savoir ceux qui se sont le plus distingués.

C'est en vous assurant de mon plus tendre attachement que je vous prie de me croire, etc.


a Celle du général de Möllendorff. Voyez t. V, p. 74, et t. VI, p. 191.