<430> ce qu'elle veut bien me dire d'obligeant à ce sujet; mais je l'assurerai, avec la sincérité qu'elle me connaît, que si les princes ressemblaient à un roi que j'ai eu le bonheur de voir et d'approcher, la philosophie entendrait bien mal ses intérêts en se cachant.

Je suis avec l'admiration, la reconnaissance, l'attachement inviolable et le profond respect qui ne finiront qu'avec ma vie, etc.

21. A D'ALEMBERT.

J'ai reçu vos remarques, et les changements que vous proposez dans mon Avant-propos, avec bien du plaisir. Je corrigerai les endroits défectueux, et j'éclaircirai mes pensées dans les passages où elles ne sont ni assez lumineuses ni assez nettes. Cependant, quoique vous autres géomètres fêtiez votre Des Cartes pour un nouveau grimoire dont vous lui êtes redevables, et votre Newton pour nous avoir démontré par x plus b l'existence du rien, je confesse que ces génies créateurs peuvent être admirables en algèbre, mais je ne les trouve en aucune manière dignes d'entrer en comparaison avec un raisonneur comme Bayle. Il aurait bien relancé ceux qui lui auraient voulu démontrer l'existence du rien et les facultés occultes que votre rêve-creux d'Anglais a ressuscitées des anciens. Vous voyez donc que Bayle, quoiqu'il ne crée pas d'aussi sublimes absurdités, ne déraisonne au moins jamais; qu'il peut avoir quelques endroits plus faibles que les autres, mais sa dialectique victorieuse ne le quitte jamais, et le suit dans tous ses travaux, comme la seule massue d'Hercule lui suffisait pour exterminer tant de monstres et de brigands. Il n'en est