<126> jetée dans la mer, ut aut Pompeium cum legionibus capiam, aut Italia prohibeam. Mais la différence est que César, à Brindisi, non cepit Pompeium cum legionibus, et V. M., à Breslau, cepit generales cum bataillonibus.a Parmi les grandissimes choses que V. M. a faites en si peu de temps, il y en a une, permettez-moi, Sire, de vous la rappeler, qui m'a infiniment touché. C'est ce lendemain de la journée du 5, lorsque V. M. a bien voulu remercier solennellement son armée. Je suis bien sûr, Sire, que les dixièmes dont elle est composée auront été encore plus touchées des remercîments de leur compagnon et de leur roi que des récompenses dont il les a comblées. Parmi vos triomphes de toute espèce, daignez, Sire, mêler les acclamations et la voix de votre serviteur, qui se félicite d'être né dans votre siècle, et plus encore d'appartenir à V. M.

113. AU COMTE ALGAROTTI.

Breslau, 16 janvier 1758.

Je suis bien flatté de l'intérêt que vous continuez de prendre au succès de mes armes, et de la nouvelle marque que vous venez de me donner de votre attachement par le compliment que vous me faites à l'occasion de la victoire que j'ai remportée le 5 de décembre sur l'armée autrichienne. Mais, quoique les suites de cet événement aient été aussi rapides qu'importantes, les augures que vous en tirez pour le rétablissement de la paix n'en paraissent pas être moins prématurés, et il y a toute apparence que je servirai encore cette année d'amusement aux gazetiers et à la curiosité de vos nouvellistes.


a Allusion au 34e chapitre de la Vie de Jules César, par Suétone.