<124>mis d'opérer qu'aux favoris de Mars les plus intimes, aux fondateurs de la règle. Mais V. M. n'a pas fini d'agir, et nous ne cesserons d'admirer. Que ce siècle va être ennobli par les exploits de V. M.! Il effacera tous ceux qui ont été jusqu'à présent les plus lumineux.

110. DU MÊME.

Bologne, 15 décembre 1757.



Sire,

Je savais bien, Sire, lorsque je félicitais Votre Majesté sur la journée du 5 novembre, que j'aurais dû la féliciter bientôt sur un autre cinq.a V. M. voudra donc pardonner à mon empressement une lettre presque inutile. Cet autre cinq met le comble à la gloire de V. M. et la fin à une guerre dont toutes les annales du genre humain ne fournissent rien d'approchant. On dit, Sire, qu'il y a bien peu de charité à vous de faire mourir ainsi vos ennemis de faim et de froid. V. M. aurait dû, disent-ils, les laisser en repos pendant une saison aussi rude, et admirer, en attendant, leur générosité de vous attaquer cinq ou six à la fois. Il m'avait paru, Sire, jusqu'à présent, que V. M., par ces hauts faits, avait élevé l'histoire moderne à la dignité de l'ancienne. Mais je vois bien, Sire, que, par vos exploits merveilleux, V. M. donne à l'histoire l'air du roman. Je souhaite à V. M. longues années et aussi glorieuses que celle-ci.


a La victoire de Leuthen.