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CHANT IV.

Lorsqu'au siècle de fer, siècle où naquit le vice,
L'audace du plus fort tenait lieu de justice,
Contre de fiers voisins, au pillage excités,
On entoura de murs les naissantes cités.
Bientôt, pour asservir des citoyens rebelles,
L'autorité des rois bâtit des citadelles,
On éleva des forts et des remparts nouveaux
Sur la cime des monts, aux confluents des eaux,
D'ouvrages menaçants on ceignit les frontières.
Tel que du double rang de ses dents carnassières
Le lion rugissant présente avec fierté
Le terrible appareil au Maure épouvanté,
Tel d'un puissant État la frontière assurée,
Bravant des ennemis la fureur conjurée,
Ralentit leur ardeur par ses puissants remparts.
La guerre en tous les temps fut le premier des arts;
Ainsi que ses progrès, cet art eut son enfance :
La Grèce et l'Ausonie, assurant leur puissance.
N'avaient imaginé de plus puissants secours
Que l'épaisseur des murs et la hauteur des tours.
De ces lieux élevés ils défendaient les brèches