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ODE II (III). LA FERMETÉ.

Fureur aveugle du carnage,
Tyran destructeur des mortels,
Ce n'est point ton aveugle rage
A qui j'érige des autels;
C'est à cette vertu constante,
Ferme, héroïque, patiente,
Qui brave tous les coups du sort,
Insensible aux cris de l'envie,
Qui, pleine d'amour pour la vie,
Par vertu méprise la mort.

Des dieux la colère irritée
Contre l'ouvrage audacieux
Du téméraire Prométhée,
Qui leur ravit le feu des cieux,
Du fatal présent de Pandore
Sur l'univers a fait éclore
Des maux l'assemblage infernal;
Mais par un reste de clémence,
Ces dieux placèrent l'espérance
Au fond de ce présent fatal.