<506> que ma dernière lettre à vous vous a déjà pleinement instruite,1 de sorte qu'il faut que cela ne traîne plus aucunement et que la diversion soit actuellement faite et mise en exécution au plus tard avant la fin du mois d'août qui vient; sans cela je ne saurais plus retirer aucun fruit de cette affaire. Ce que donc je vous recommande encore, afin que vous y mettiez tout empressement.

Federic.

Nach dem Concept.


13017. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN ET AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Kunzendorf, 3 juillet 1761.

La dépêche que vous m'avez faite du 19 de juin, m'a été fidèlement rendue, et je vous sais parfaitement gré du compte exact et fidèle que vous me rendez de ce qui s'est passé depuis votre dernier rapport à l'égard de la négociation du sieur Bussy.2

Pour parvenir à ce qui me regarde dans cette négociation, je vous dirai que je n'envie point aux Anglais toutes les conquêtes qu'ils font sur la France, que, tout au contraire, rien n'était mieux fondé en raison que ce qu'ils voudraient tirer des avantages des glorieux succès qu'ils avaient eus sur l'ennemi commun, et que j'en prends infiniment part; mais qu'il ne faudra pas pour cela que j'en payasse les violons, chose à laquelle, comme je vous ai déjà déclaré, je ne me déterminerai jamais, sachant trop ce que je dois à mon État, que pour me prêter à des choses basses et indignes à son grand détriment.

Pour vous mettre, d'ailleurs, au fait de ce que je pense sur ce changement apparent des sentiments des ministres anglais à mon égard, je vous ferai remarquer qu'il me semble que, dans les pourparlers que le sieur de Bussy a eus avec les ministres, il leur a apparemment fait entrevoir quelque perspective vague et peut-être trompeuse, en jetant des propos de plus d'avantages que la France ferait dans l'Amérique ou dans les Indes aux Anglais, pourvu qu'ils abandonnassent mes intérêts, sinon tout-à-fait, mais qu'au moins ils n'y travaillassent avec chaleur et connivassent plutôt qu'on contentât les cours de Vienne et de Varsovie par des cessions et des indemnisations à mes dépens. A quoi peut-être il est accédé cette malheureuse complaisance qu'on a toujours remarquée aux ministres anglais envers la Russie.3

Voilà ce que je présume des motifs qui font biaiser ces ministres et qui les font présentement branler au manche. Mais tout cela étant diamétralement contraire à la bonne foi et à l'intention que j'ai eue, quand j'ai conseillé à l'Angleterre de faire sa paix séparée avec la France, qui, tout au contraire, a été que, parceque la France était pressée pour avoir la paix, et que l'Angleterre avait toute la supériorité



1 So.

2 Vergl. Nr. 13002.

3 Vergl. Bd. XIX, 629.