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7879. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 20 août 1756.

J'ai reçu votre rapport du 13 d'août1 et suis très fâché de l'état malingre de votre santé. Vous m'en écrirez de nouveau vers le 1er de septembre prochain; peut-être que je vous verrai pour lors. Au reste, je suis toujours dans l'idée qu'il ne faudra pas envoyer le major Henning en Bohême,2 mais je veux que vous vous en serviez pour vous mettre au fait de tous les arrangements militaires des Saxons, et pour apprendre au juste les mouvements de leurs troupes, et où elles devront se rendre, pour que vous puissiez m'en informer en hâte sans le moindre délai.

Federic.

P. S.

Potsdam, 21 août 1756.

Vous déchiffrerez seul et vous-même ce qui suit.

Mes troupes étant sur le point de se mettre en marche, pour l'expédition à laquelle les circonstances présentes m'obligent indispensablement, j'espère de pouvoir gagner le temps de vous en avertir encore d'avance. En attendant, je vous dirai que, dès que le bruit en éclatera à Dresde et qu'on vous en parlera, vous feindrez de n'en savoir absolument rien et d'ignorer tout, et si là-dessus on vous dit de vous retirer, vous partirez tout droit pour aller chez moi à l'armée là où elle se trouvera, après avoir pris soin de vos papiers et surtout des plus secrets.

Nach dem Concept.


7880. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 6. August: „Comme [les ministres anglais] craignent que, dans les circonstances présentes, Votre Majesté ne prenne trop tôt quelque parti violent, ils renvoient ce soir un courrier au sieur Mitchell,3 avec ordre à ce ministre de représenter à Votre Majesté le danger que courrait la cause commune, si Elle faisait dans le moment présent quelque levée de bouclier, sans en avoir des motifs plus clairs et plus pressants que ceux qu'Elle a eus jusqu'ici; ils conviennent cependant et ils applaudissent beaucoup aux sages précautions que Votre Majesté a prises, pour n'être pas trouvé au dépourvu; ils reconnaissent qu'Elle a de justes appréhensions pour en agir de la sorte, mais en même temps ils souhaiteraient que Votre Majesté suspendît toute opération contre les Autrichiens, si ces derniers Lui donnent des explications qui n'indiquent pas qu'ils ont formé de mauvais desseins contre Elle. C'est sur ces principes que le sieur Mitchell a ordre de représenter à Votre Majesté la façon de penser de cette cour-ci dont le vrai but n'est que d'éviter que la Russie et la France ne prennent fait et cause pour la cour de Vienne, en faisant passer Votre Majesté pour l'agresseur, au lieu que, sans cela, ils persistent à espérer que les cours de Vienne et de Versailles n'attireront pas celle de Pétersbourg dans leur parti, bien que Votre Majesté soit d'une différente opinion et que toutes les apparences“



1 Vergl. S. 213.

2 Vergl. S. 213.

3 Vergl. S. 240.