17. A LA MÊME.

Heidelberg, 2 septembre 1734.



Ma très-chère sœur,

Je suis charmé de pouvoir continuer à vous apprendre que tout le monde se porte, grâces au ciel, fort bien. Nous restons dans notre inaction ordinaire, et nous divertissons de notre mieux. L'on a reçu un exprès de Wésel, il y a deux jours, pour chercher le docteur Eller, à cause que le Roi se doit trouver très-mal d'un suffoquement de poitrine. L'on donne très-mauvaise opinion de sa santé, tant que le médecin de Hollande qu'il a fait venir le croit hydropique.1_21-a Vendredi nous apprendrons des nouvelles plus fraîches, dont je ne manquerai pas de vous faire part. Le bon Dieu, qui dirige tout dans le monde, et qui est le premier principe des événements qui arrivent, en disposera selon sa sagesse, et selon que sa sainte volonté l'aura résolu; je m'y soumets <19>entièrement, et c'est de lui seul que l'on doit attendre la convalescence du Roi. C'est aussi à cet Être suprême que j'adresse mes vœux pour le rétablissement de votre précieuse santé. Vous savez, ma très-chère sœur, combien elle m'est précieuse, et que je vous suis entièrement dévoué, étant avec tout le respect et l'amitié imaginable, ma très-chère sœur, etc.

Bien mes compliments à la chère Sonsine.


1_21-a Voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 194, et (David Fassmann) Leben und Thaten des Königs Friderici Wilhelmi, t. I, p. 512 et suivantes.