<474>l'exact, le sévère Boileau nous réjouit d'un bon mot pris dans ses écrits; ensuite la charmante Euterpea nous fait entendre

Ses sons, qui, souverains de l'oreille et du cœur,
Font entendre partout leur concert enchanteur.

Mais je crains de vous ennuyer (et peut-être la chose est-elle déjà faite) en continuant ma lettre, qui vous trace l'insipide tableau de notre vie champêtre, et d'un séjour dont vous ne jouissez pas.b Faudra-t-il donc toujours me contenter de vous écrire d'ici? et nos forêts, nos chênes et nos ruisseaux ne seront-ils jamais assez heureux pour être témoins de l'estime parfaite avec laquelle je suis, etc.

26. DU COMTE DE MANTEUFFEL.

Berlin, 19 août 1736.



Monseigneur,

Je manque expressément un sermon de Beausobrec pour accuser la réception des ordres que V. A. R. a daigné me donner ce matin, car sa lettre est datée d'aujourd'hui 19 d'août. Qu'elle juge, par un tel sacrifice, de la satisfaction que ressent son très-affidé Quinze-Vingt toutes les fois qu'il a l'honneur de recevoir des marques si parlantes de la continuation de vos bonnes grâces.

Je n'ai garde de contredire aux sentiments que V. A. R. a de Pöllnitz; elle sait ce que j'ai eu l'honneur de lui en dire avant qu'elle eût eu l'occasion de le connaître par elle-même. Le portrait qu'elle en fait ressemble il ne se peut pas mieux à l'original. Qu'elle me permette cependant de lui lâcher à cette occasion un trait de véritable Quinze-Vingt. Ce très-digne aumônier de Théodore Ier étant bâti comme il l'est, et par conséquent capable


a Allusion à la flûte de Frédéric. Voyez le Journal secret du baron de Seckendorff, p. 148.

b L. c., p. 152; et t. XVI, p. 303 et 304 de notre édition.

c Voyez t. XVI, p. IX et x, no VIII, et p. 127-136.