<412>4o Le dogme insensé de la transsubstantiation a commencé à s'établir dans les écoles de théologie au onzième siècle, et a été confirmé par le concile de Trente, à l'occasion de ce qu'il avait été rejeté par Luther et Calvin comme une nouveauté ridicule.

5o Le dogme du purgatoire est plus ancien que celui de la transsubstantiation. On en trouve quelques légères traces dans les écrivains du sixième et septième siècle; il fut entièrement établi dans le huitième, les moines ayant trouvé dans ce dogme des richesses immenses.

6o Le mariage des prêtres n'a été aboli qu'au troisième siècle; avant ce temps, il y avait eu quelques conciles qui avaient voulu le défendre, entre autres, ceux d'Elvire, de Tolède, de Valence et d'Arles. Mais les canons de ces conciles n'avaient jamais été mis que très-faiblement en exécution, et l'on trouve dans les auteurs catholiques, car le témoignage des protestants serait suspect à ce sujet, l'on trouve, dis-je, un million de preuves du mariage des prêtres et des évêques jusqu'au treizième siècle. Giraldus Cambrensis, qui a vécu dans le douzième et treizième siècle, dit, dans le traité De Illaudabilibus Walliae, inséré dans l'Anglia sacra,a page 450, que les évêques étaient mariés dans le pays de Galles. Saint Bernard, qui vivait dans le douzième siècle, et dont je ne crois pas que les catholiques refusent le témoignage, dit, en parlant de Malachie, son contemporain, son ami, dont il a écrit la vie, que les huit prélats qui avaient gouverné l'église de Celsus, évêque auquel Malachie avait succédé, avaient tous été mariés. On trouve dans l'Histoire de Normandie, par le sieur de Masseville, auteur catholique qui vivait encore il y a trente ans, que Robert, fils de Richard, duc de Normandie, étant archevêque de Rouen, épousa une personne de qualité de laquelle il eut des enfants, qu'il laissa riches du bien d'Église. On lit, dans les premiers volumes des Journaux des savants, que, un évêque de Normandie ayant voulu, vers la fin du onzième siècle, faire abolir dans un concile les mariages des prêtres, fort fréquents dans ce temps-là, ils prirent des pierres pour le lapider. Dans


a Publiée par H. Wharton, Londres, 1661, in-fol., t. II. Nous avons corrigé le texte, en mettant, au lieu de laudibus, illaudabilibus, qui se trouve dans le traité cité.