<XIII>dit dans sa réponse du 29 février, « à des hommes dignes de recevoir ce présent et d'en sentir le prix. »

Nous donnons une exacte réimpression de l'édition originale des Commentaires, livre très-rare, d'après l'exemplaire qu'en possède M. Rodolphe Decker, imprimeur du Roi.

M. Thiébault a commis une erreur en parlant, dans ses Souvenirs de vingt ans de séjour à Berlin, 4e édition, t. I, p. 116-118, et t. V, p. 346 et 347, d'un Commentaire sacré sur le conte de Peau-d'âne; il voulait sans doute parler du Commentaire sur Barbe-bleue, car Frédéric n'a jamais composé d'autre Commentaire sacré que celui-ci. Malgré cette confusion de noms, l'article des Souvenirs est si intéressant, que nous ne pouvons nous dispenser d'en citer le commencement. « C'était pour le Roi, dit M. Thiébault, un véritable amusement que de copier le style des écrivains inspirés, ascétiques ou mystiques. Il se faisait alors un point capital de bien placer les termes consacrés à ce genre d'ouvrages, et de citer des passages tirés tant des livres saints que des auteurs les plus révérés. Il voulait, dans ces occasions, que ses phrases fussent harmonieuses par la forme, imposantes par le ton de dignité qu'il leur donnait, et stériles pour le fond. »

Les ouvrages que Frédéric a composés dans le style des écrivains sacrés sont  : le Sermon sur le jour du jugement; les deux Rêves; le Panégyrique du sieur Jacques-Matthieu Reinhart, maître cordonnier; le Bref de S. S. le pape à M. le maréchal Daun; le Mandement de Monseigneur l'évêque d'Aix; la Lettre du pape Clément XIV au mufti Osman Mola; et enfin le Commentaire sacré sur Barbe-bleue.

VI. LETTRE D'UN ACADÉMICIEN DE BERLIN A UN ACADÉMICIEN DE PARIS.

Lors de la fameuse querelle littéraire du professeur König avec Maupertuis, Voltaire prit parti contre ce dernier pour son ami König, en écrivant, le 18 septembre 1752, sa Réponse d'un académicien de Berlin à un académicien de Paris.a Frédéric, blessé de la conduite que Voltaire avait tenue dans cette affaire, fit imprimer sa Lettre d'un académicien de Berlin à un académicien de Paris, que Voltaire envoya à madame Denis le 15 octobre 1752. « Voici qui n'a point d'exemple, lui écrit-il, et qui ne sera pas imité; voici qui est unique.  »


a Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. LVI, p. 181-183.