<4>C'est dans les grands dangers qu'une âme magnanime
Déploie avec vigueur la fermeté sublime
Du courage d'esprit.
Le lâche, qui frémit au bruit de la tempête,
Plein d'effroi du péril qui menace sa tête,
Est le seul qui périt.

Au courage obstiné la résistance cède,
Un noble désespoir est l'unique remède
Aux maux désespérés;
Le temps termine tout, rien n'est longtemps extrême,
Et souvent le malheur devient la source même
Des biens tant désirés.

Les vents impétueux d'un ormeau qu'on néglige
Par leurs fougueux efforts font incliner la tige
Et courber ses rameaux;
Mais de la molle arène et du niveau de l'herbe
Il s'élance, et dans peu de sa tête superbe
Il brave leurs assauts.

Dans les bras d'Amphitrite, où son éclat expire,
Le soleil de la terre abandonne l'empire
Aux ombres de la nuit;
Ses rayons renaissants au point du jour éclipsent
Le feu de ses rivaux; tous les astres pâlissent,
Et l'obscurité fuit.

Telle m'apparaissant couverte de ténèbres
Via patrie éplorée, à ses voiles funèbres
Attachant ses regards,
De nos calamités l'âme encore effrayée.
Sur nos lauriers flétris tristement appuyée.
Maudissant les hasards;