<230>nemis y périrent. Cet accident, qui ouvrait la place, obligea le gouverneur à battre la chamade. La ville capitula le 9. M. de Guasco avec sa garnison, forte de neuf mille hommes, se rendit prisonnier de guerre; lui et tout son monde furent envoyés en Prusse. M. de Knobloch reçut le gouvernement de cette place, et M. de Wied partit pour la Saxe avec un gros détachement, pour y renforcer le prince Henri.

Ainsi se termina la campagne de Silésie, moins bien qu'on n'eût pu le présumer au commencement, mais mieux qu'on ne pouvait l'espérer après la dernière révolution de la Russie. Le Roi donna le commandement des troupes en Silésie au prince de Bevern; il envoya MM. de Ramin, Möllendorff et Lentulus avec leurs brigades en Lusace pour occuper les environs de Görlitz, et pour causer aux Autrichiens des jalousies sur Zittau et sur la Bohême, afin de faciliter les opérations du prince Henri. L'armée de Silésie entra en cantonnements près du camp retranché qu'elle avait tenu toute la campagne, et que l'on se contenta, pendant l'hiver, de garder par des détachements, qu'on relevait tous les huit jours; après quoi Sa Majesté se rendit elle-même en Saxe. Tandis que M. de Wied est occupé à traverser la Lusace, nous reprendrons le fil de la campagne de S. A. R., que nous suivrons jusqu'à l'arrivée de ce secours.

Nous avons laissé ce prince occupé à déranger les projets de M. Serbelloni, et M. de Seydlitz aux mains avec les troupes des cercles, qu'il poussa du Voigtland jusqu'au margraviat de Baireuth. S. A. R. voulut tirer raison des insultes que les ennemis avaient tenté de faire à ses postes. Comme toutefois elle ne pouvait les brusquer dans les postes formidables où ils étaient solidement établis, elle se proposa de prendre sa revanche par le moyen des diversions qu'elle comptait faire en Bohême. Dans cette vue, M. de Kleista franchit le Basberg, et


a Frédéric-Guillaume-Godefroi-Arnd de Kleist, né en 1788, nommé général-major le 19 mai 1762. Voyez t. IV, p. 162 et 234, et ci-dessus, p. 32 et 155.