<217>Pour mettre l'armée en état d'attaquer ces postes, il fallut faire premièrement un revirement de toutes les troupes. M. de Gabelentz prit le camp de Trautliebersdorf, pour masquer le départ de la Bohême de M. de Wied. M. de Möllendorff quitta le camp de Seitendorf, et suivit la route de M. de Wied. Tous deux descendirent des montagnes dans la plaine à Freybourg; ils firent le tour de Schweidnitz, qui était bloqué par la cavalerie du Roi. M. de Wied se rendit de nuit à Faulbrück, où il cantonna ses troupes. Il était couvert par M. de Röell, que le Roi, durant toute la campagne, avait placé avec mille chevaux dans cette partie pour observer l'ennemi, de sorte que les Autrichiens n'eurent aucun indice qui leur dénotât l'approche des Prussiens. Pour M. de Möllendorff, qui passa, la nuit, par Bunzelwitz et Kreissau, il se porta le lendemain matin sur la gauche de Polnisch-Weistritz, tandis que M. de Knobloch, qui venait avec sa brigade et dix escadrons du pied des montagnes de Hohengiersdorf, se porta sur la droite du village. Par la jonction de ces deux généraux, le Roi coupait au corps de Burkersdorf, et par conséquent à l'armée autrichienne, sa communication avec Schweidnitz. Le corps de M. de Wied était destiné à l'attaque de Leutmannsdorf; ceux de MM. de Knobloch et de Möllendorff, à celle de Burkersdorf.

Afin de ne rien omettre des mesures qui furent prises pour cette entreprise, nous remarquerons que M. de Manteuffel avait été posté d'avance sur le plateau de Hohengiersdorf, où les fortes batteries qu'on y avait établies, servaient à prendre à revers les retranchements les plus voisins de ce poste, occupé par M. d'Okelly. Pour plus de sûreté encore, on avait détaché le prince de Würtemberg avec vingt escadrons, pour observer durant l'action les postes des Autrichiens de Silberberg et de Wartha, et pour que de là l'ennemi ne pût point prendre à dos M. de Wied, durant qu'il attaquerait les Autrichiens à Leutmannsdorf. Le maréchal Daun méritait encore une attention : il fallait le contenir durant l'attaque, pour l'empêcher d'envoyer des