<193> l'ascendant sur celle de l'ennemi. M. de Prittwitz surprit un détachement autrichien près de Panthenau, au Johannesberg, et lui enleva cent hommes. M. de Reitzenstein, qui était à Neumarkt, battit le général Gurcy, qui tenta de le surprendre, et il lui prit trois officiers et soixante-dix dragons. Peu après, les mille hussards provinciaux que le prince de Bevern avait amenés, et qui étaient postés devant Neisse, à Heidersdorf, furent attaqués par M. Draskovics, qui, de Patschkau, où il était, ayant eu avis de leur arrivée, tenta de les surprendre. Le succès ne répondit point à son attente : son détachement fut malmené, et il fut fait prisonnier lui-même avec cent soixante-dix des siens, tant dragons que hussards. Ces coups, qui se suivirent de près, commencèrent à rendre la cavalerie impériale circonspecte; elle devint bientôt timide. L'avant-garde de M. de Czernichew consistait en deux mille Cosaques; elle joignit l'armée du Roi quelques jours plus tôt que les Russes. Le Roi partagea ces deux pulks entre MM. de Lossow et de Reitzenstein. Ce dernier s'avança de Neumarkt au pied du Pitschenberg, par où l'armée du maréchal Daun se trouvait presque bloquée. Il ne pouvait plus envoyer sa cavalerie sur ses devants; et on lui laissait ses derrières libres, parce qu'on ne voulait pas se découvrir et l'avertir des desseins que l'on formait contre lui. Cependant, depuis l'arrivée des Cosaques, il ne se passa presque pas de jour qu'il n'y eût quelque grand'garde de l'ennemi d'enlevée à la face de tout le camp. Enfin, l'ennemi n'envoya plus à la découverte : personne n'avait le cœur de faire une reconnaissance devant la chaîne des vedettes, et la cavalerie, demeurant au piquet, ne hasarda plus de se montrer dans la plaine.

Nous laisserons là pour un moment les affaires de la Silésie, pour rapporter ce qui se passait en Saxe, parce que, cette année, le prince Henri fut le premier qui ouvrit la campagne. De là nous passerons en Westphalie et au Bas-Rhin, pour rendre compte des opérations du prince Ferdinand de Brunswic; après quoi nous pourrons pour-