<155> et des Katzenhauser, le maréchal Daun à ses camps du Windberg et de Dippoldiswalda, et l'armée des cercles entre Hof et Plauen. S. A. R., qui devait observer le maréchal Daun, et le suivre au cas qu'il marchât en Silésie, s'était proposé de ne point s'éloigner des bords de l'Elbe, pour passer cette rivière en même temps que les ennemis. En attendant, pour tenir les Autrichiens en haleine, et les réduire en quelque sorte à la défensive, le prince fit harceler ou attaquer tous les détachements que le maréchal Daun avait tant soit peu éloignés de son armée. M. de Kleist, entre autres, délogea d'auprès de Freyberg les quatre régiments de dragons saxons qui faisaient mine de vouloir s'y établir. Ce général, après les avoir poursuivis vers Dippoldiswalda, profita de l'occasion pour tomber à l'improviste à Marienberg sur le corps de M. Török, qu'il contraignit de se réfugier en Bohême. M. de Seydlitz, de son côté, donna la chasse à M. de Ried, qui abandonna sa position de Kesselsdorf, et se replia en hâte sur le camp du Windberg. Les Autrichiens souffrirent tranquillement ces petites bravades, et les traitant en bagatelles, ils ne pensèrent pas même à en prendre leur revanche.

Le maréchal Daun continua de demeurer dans l'inaction jusqu'à ce que la campagne s'ouvrit en Silésie; il se borna alors à ôter toute communication directe aux deux armées prussiennes; il détacha M. de Lacy, qui passa l'Elbe et se posta au village de Döbritz, proche de Grossenhayn. Le maréchal Daun y gagna que les courriers prussiens furent obligés de prendre de plus grands détours pour rendre leurs dépêches avec sûreté. L'inconvénient qui en résultait, n'était pas de conséquence; mais il en pouvait résulter un autre plus considérable : c'était que si le maréchal Daun avait entrepris de marcher en Silésie, S. A. R., ne pouvant passer l'Elbe que plus bas, perdait au moins une marche, et aurait trouvé dès son passage M. de Lacy vis-à-vis d'elle, qui lui aurait rendu la traversée de la Lusace difficile. Le Prince supposa un autre dessein au maréchal Daun : il crut que le mouvement