<125>traient. Le Roi se réserva la défense de la Silésie; il choisit M. de Goltz pour couvrir Glogau avec un corps de douze mille hommes. Le prince de Würtemberg, qui avait hiverné dans le Mecklenbourg, fut destiné, avec les troupes qu'il commandait, à couvrir la ville de Colberg, et l'on fit travailler avec diligence au camp retranché qu'il devait occuper à l'entour de cette place. L'on prévoyait que si les Russes manquaient ce siége, ils pourraient se porter, ou sur la Marche électorale, ou vers la Silésie. Dans le premier cas, il fut arrêté que le prince de Würtemberg et M. de Goltz se joindraient à Francfort pour couvrir Berlin, où des deux grandes armées prussiennes la moins occupée leur enverrait des secours; et dans le second cas, M. de Goltz avait des instructions pour couvrir Glogau ou Breslau, selon que l'une de ces deux villes se trouverait en avoir le plus de besoin.

On commença d'abord à faire revirer les troupes pour assembler chaque corps au lieu de sa destination. Le Roi se mit en marche le 4 de mai; le même jour, il passa l'Elbe à Hirschstein, et il arriva le 10 à Löwenberg, sans avoir trouvé d'obstacle sur la route. A l'approche des Prussiens, M. de Loudon abandonna son camp de Seitendorf; il se retira en Bohême, et se retrancha à Hauptmannsdorf, proche de Braunau; il garnit, outre cela, les postes de Silberberg et de Wartha de troupes suffisantes pour défendre ces deux gorges, qui mènent dans le comté de Glatz. Le Roi choisit sa position auprès de Kunzendorf : sa droite occupait le Zeiskenberg et Fürstenstein; sa gauche s'étendait sur le plateau de Barsdorf. Outre cela, M. de Bülow fut posté à Nimptsch avec un corps de cavalerie, pour conserver une libre communication avec Neisse. M. de Goltz partit en même temps avec un détachement de dix mille hommes pour Glogau, d'où il détacha M. de Thadden avec quatre bataillons pour se joindre au prince de Würtemberg, qui occupait déjà son camp retranché proche de Colberg.