<101>pour être vigilants sur les mouvements de l'ennemi, et ces hussards font sans cesse des patrouilles en avant, pour savoir si l'ennemi est tranquille, ou s'il assemble ses troupes quelque part.a

L'hiver de 44 à 45, nous fîmes la chaîne de nos quartiers le long des montagnes qui séparent la Bohême de la Silésie, observant exactement les limites des frontières, pour avoir fin repos. Le lieutenant-général Truchsess avait la frontière depuis la Lusace jusqu'au pays de Glatz, c'est-à-dire, les postes de Schmiedeberg, de Friedland, qu'on avait fortifiés par deux redoutes, quelques petits postes fortifiés vers le chemin de Schatzlar, Liebau et Silberberg. Truchsess avait la réserve pour soutenir celui de ces postes que l'ennemi voudrait insulter. Tous ces détachements s'étaient fortifiés par des abatis; ils avaient rompu les chemins qui vont en Bohême, et chaque poste avait ses hussards pour battre l'estrade. Lehwaldt défendait le comté de Glatz avec un détachement pareil et les mêmes précautions. Ces deux généraux se prêtaient la main. Si les Autrichiens marchaient à Truchsess, Lehwaldt leur venait à dos par la Bohême, et vice versa. Les villes de Troppau et de Jägerndorf faisaient nos têtes dans la Haute-Silésie; elles communiquaient à Glatz par Ziegenhals et Patschkau, et à Neisse par Neustadt. J'ajoute à ceci qu'il ne faut jamais mettre sa confiance aux montagnes, et se souvenir du proverbe qui dit : Le soldat passe où passe la chèvre.

Je renvoie aux quartiers d'hiver du comte de Saxe pour l'exemple de chaînes de quartiers soutenues par des forteresses. Ce sont les meilleures; mais tout le monde n'a pas le choix libre, et il faut faire ses chaînes sur le terrain que l'on occupe. J'ajoute à ceci pour maxime qu'il ne faut pas s'opiniâtrer pour une ville ou pour un poste dans des quartiers d'hiver, à moins que de ce poste l'ennemi ne puisse vous


a La traduction ajoute, p. 198 et 199 : Ueberdem müssen von Distances zu Distances hinter der Chaine von der Infanterie noch Brigaden von Cavallerie und von Infanterie bereit sein, um gleich zum Succurs zu rücken, wenn und wo solcher nöthig sein dürfte.