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1. DU CHEVALIER DE CHASOT.a

Lübeck, 6 avril 1765.



Sire,

L'intérêt que je prendrai toujours très-vivement à la gloire de Votre Majesté doit aussi me rendre attentif à tout ce qui peut regarder sa santé. Je vous ai vu plus d'une fois, Sire, tourmenté de maux de dents affreux; deux fois j'ai eu l'honneur de vous mener un nommé Cornou pour vous plomber une dent et apaiser vos douleurs. Je n'en connaissais pas de meilleur à Berlin; mais j'ai l'honneur d'assurer V. M. que le porteur de cette lettre, nommé L'Allemand, disciple de Capron et appelé en Russie, est un des plus habiles dentistes de l'Europe. Il a fait ici, en présence de plusieurs médecins, des opérations qu'on admire, et soulagé entièrement quantité de personnes qui souffraient cruellement depuis plusieurs années. Je vous supplie, Sire, de regarder avec bonté l'intention qui me fait prendre aujourd'hui la liberté de vous recommander ce dentiste très-expert, en cas


a Cette lettre, dont l'autographe est conservé aux Archives de l'État (F. 92. Zz), et les deux suivantes, que nous tenons de madame de Bredow, née comtesse de Chasot, à Markau près de Nauen, complètent la correspondance de Frédéric avec le chevalier de Chasot, que nous avons imprimée t. XXV, p. 319-329. Voyez aussi t. XXVI, p. 569 et 570; t. XXVII. I, p. 52.
      Le chevalier de Chasot, né à Caen en Normandie, le 18 février 1716, mourut à Lübeck le 24 août 1797. Une affaire d'honneur, dans laquelle il tua un officier, le força de quitter sa patrie et de se réfugier auprès du prince Eugène, pendant la campagne que celui-ci faisait aux bords du Rhin, en 1734. Il dit dans ses Mémoires (inédits) que ce fut là que Frédéric le prit à son service; ce ne serait donc pas à la cour de Mecklenbourg. comme nous l'avons dit t. XXV, p. III.