<29> étant même autorisé, comme je l'apprends, hormis le colonel de Bardeleben, de faire part de ce livre à leurs chefs; car ce dernier m'est venu dire de son propre mouvementa qu'il n'osait me le montrer, et qu'il lui était très-expressément défendu d'en rien révéler à personne, mais que le major d'Eckart avait ordre de le communiquer au feld-maréchal de Kalckstein.

Une preuve aussi évidente de la méfiance marquée qu'il plaît à V. M. de mettre autant dans ma personne que dans ce qui regarde le service militaire ne peut que m'être des plus douloureuses, et je ne saurais dissimuler qu'il m'est plus dur que la mort même de servir en parallèle avec mes deux cousins,b dans le temps que je tiens avoir mérité une meilleure destinée. Enfin j'en remets la décision à la droiture des sentiments de V. M., et suis avec une dévotion inaltérable,



Sire,

de Votre Majesté
le très-humble et très-obéissant serviteur,
Charles.

19. AU MARGRAVE CHARLES.

(Février 1753.)

Que Sa Majesté avait vu avec surprise ce que le Margrave lui avait voulu marquer du chagrin de ce qu'elle ne lui avait pas envoyé un


a Le mot mouvement est omis dans l'autographe.

b Les margraves Frédéric et Henri de Brandebourg-Schwedt, disgraciés. Voyez t. XXVI, p. 636, et, ci-dessus, l'Avertissement de l'Éditeur, article II.