<14>Le Roi vient ici pour me donner une terre qui vaut sept mille écus, et qui est bien belle.a

11. A LA MÊME.

Berlin, 28 juin 1734.



Ma très-chère sœur,

Je pars enfin demain au soir infailliblement d'ici, ma très-chère sœur, et comme je n'ai pu obtenir la permission d'aller à Baireuth, j'ai voulu vous prier d'aller, si votre santé le permet, à Bamberg; je m'y rendrai de Schweinfurt, et nous pourrons pourtant avoir le plaisir de nous voir. Si vous pouvez y aller, et que votre précieuse santé le permette, ayez la bonté d'envoyer un exprès à Schweinfurt. Comme je pars demain au soir, j'espère d'être vendredi matin à Schweinfurt, où je partirai d'abord pour Bamberg, où j'aurai l'honneur de vous faire ma cour. Si vous craignez qu'il y vienne trop de monde, il n'y a qu'à garder l'incognito, et pour moi, je ne prends pas un chat que Bredowb avec moi. Vous aurez la grâce de prendre la précaution de dire à l'exprès que vous m'envoyez qu'il commande sept chevaux à chaque relais, afin que je fasse ce trajet d'autant plus vite. Adieu, mon adorable sœur; je vous envoie ceci par une estafette, pour que vous en soyez avertie d'autant plus vite. Je me


a Frédéric-Guillaume Ier avait commencé le 23 octobre 1733 à préparer l'acquisition de la terre de Rheinsberg, pour laquelle il fit présent à son fils de cinquante mille écus le 20 mars 1754. Voyez (C.-G. Hennert) Beschreibung des Lustschlosses und Gartens zu Rheinsberg, Berlin. 1778, p. 6. Dans une lettre du 2 novembre 1733, Frédéric remercie son père de l'achat de cette propriété.

b Voyez t. XVI, p. 88 et 93; t. XXV, p. 525 et 532.