<132>Je ne connais pas madame de Waldstein; je sais bien que son soi-disant neveu a eu de très-mauvais procédés avec ses supérieurs, et que même il a voulu se battre à toute force.

Faites des vers et des histoires à l'infini, mon cher Voltaire, vous ne rassasierez jamais le goût que j'ai pour vos ouvrages, ni ne tarirez jamais la source de ma reconnaissance. Adieu.

194. DE VOLTAIRE.

Bruxelles, novembre 1742.

Sire, je suis bien heureux que le plus sage des rois soit un peu content de ce vaste tableau que je fais des folies des hommes. V. M. a bien raison de dire que le temps où nous vivons a de grands avantages sur ces siècles de ténèbres et de cruautés,

Et qu'il vaut mieux, ô blasphèmes maudits!
Vivre à présent qu'avoir vécu jadis.

Plût à Dieu que tous les princes eussent pu penser comme mon héros! Il n'y aurait eu ni guerre de religion, ni bûchers allumés pour y brûler de pauvres diables qui prétendaient que Dieu est dans un morceau de pain d'une manière différente de celle qu'entend saint Thomas. Il y a un casuiste qui examine si la Vierge eut du plaisir dans la coopération de l'obombration du Saint-Esprit; il tient pour l'affirmative, et en apporte de fort bonnes raisons. On a écrit contre lui de beaux volumes, mais il n'y a eu dans cette dispute ni hommes brûlés, ni villes détruites. Si les partisans de Luther, de Zwingli, de