<VI>Les huit Lettres en vers et prose que l'Auteur avait admises dans ses Poésies (posthumes), soit les poésies seules, soit les lettres entières, sont imprimées dans ce volume telles que le Roi les avait envoyées à M. d'Argens. Ce sont les numéros 88, 97, 110, 118, 127, 260, 262 et 273 de ce volume, qu'on retrouve t. XII, p. 132 et 141, t. XIII, p. 59, t. XII, p. 157, 180, 159, 260 et 258.

La partie la plus essentielle de la correspondance avec le marquis d'Argens, c'est-à-dire celle qui roule sur les traverses de la guerre de sept ans, est le pendant des correspondances de Frédéric avec MM. Jordan, Algarotti et Duhan pendant les deux premières guerres de Silésie, qui furent heureuses. Ces lettres de Frédéric et de son intime et digne ami, ajoutées aux poésies et aux facéties de la même époque, sont aussi un incomparable commentaire psychologique de son Histoire de cette période glorieuse pour lui et pour la monarchie prussienne.

Nous avons fait notre possible pour rehausser la richesse de cette précieuse collection par une exacte ordonnance des lettres non datées par le Roi, ou mal classées par les anciens éditeurs.

Quant à la lettre qui se trouve en tête de notre collection, nous n'en avons qu'une copie de la main de M. Eichel, conseiller de Cabinet, datée du quartier général de Selowitz, 19 mai 1741. Mais Frédéric était dans ce temps-là en Silésie, et nous présumons qu'il faut lire : 19 mars 1742, le quartier général du Roi s'étant trouvé à Selowitz du 13 mars 1742 au 5 avril suivant.

En ce qui concerne le sort des manuscrits de la correspondance de Frédéric avec le marquis d'Argens, on peut consulter la lettre de celui-ci au Roi, du 26 septembre 1768, et celle que le Roi écrivit à la veuve de son ami le 6 février 1771.

Le nom du marquis d'Argens a été souvent cité dans les précédents volumes de notre édition. On trouvera de plus amples détails sur ses relations avec le Roi dans l'Histoire de l'esprit humain, par le marquis d'Argens, A Berlin, 1768, t. XII, p. 379-380, et dans l'ouvrage de J.-D.-E. Preuss : Friedrich der Grosse mit seinen Vewandten und Freunden, p. 123, 124 et 318-324.