<5>achevé, pour vous prier d'avoir soin de l'impression; je fais ce que je puis pour l'en rendre digne.

Je n'oublierai jamais les huit jours que vous avez passés chez moi. Beaucoup d'étrangers vous ont suivi; mais aucun ne vous a valu, et aucun ne vous vaudra sitôt. Je ne quitterai pas sitôt encore ma retraite, où je vis dans le repos, et partagé entre l'étude et les beaux-arts. Je vous prie que rien n'efface de votre mémoire les citoyens de Remusberg; prenez-les d'ailleurs pour ce qu'il vous plaira, mais ne leur faites jamais injustice sur l'amitié et l'estime qu'ils ont pour vous. Je suis, mon cher Algarotti,

Votre très-fidèlement affectionné
Federic.

2. AU MÊME.

Remusberg, 29 octobre 1739.

Mon cher Algarotti, il n'y a rien de plus obligeant que l'exactitude avec laquelle vous vous acquittez des commissions que je vous ai données pour Pine.a Je ferai copier la Henriade, en attendant qu'il fasse ressouvenir les Anglais, par les estampes de leurs victoires navales, de leur gloire passée. Il est juste que l'ouvrage de notre Virgile moderne attende la fin de l'impression du Virgile des Romains, et l'équité veut que le cygne de Mantoue chante le premier; il perdrait trop, s'il suivait le cygne de Cirey. Dès que j'aurai reçu les premières feuilles de Virgile, je choisirai la grandeur du papier, et je ferai faire les dessins et les vignettes qui doivent embellir cet ouvrage.


a Voyez t. VIII, p. III.