<422> ne sondiez les de l'Islea et les plus experts en ces matières pour voir si vous pouvez m'écrire quelque chose de précis sur ce calcul. Je crois cependant qu'il vous paraîtra moins difficile à présent qu'en tout autre temps. Vous qui vous guidez par les lumières de Wolff, vous pénétrerez facilement ce petit abîme d'algèbre, et je me flatte que vous vous en tirerez d'une manière triomphante, car qu'y aurait-il de difficile pour vous, et qui pût vous arrêter?

Adieu, mon cher Diaphane; toujours également aimable, fidèle et attaché, restez le même toute votre vie, et ne doutez jamais de tous les sentiments de reconnaissance, d'amitié et d'estime avec lesquels je suis à vous sans réserve.

Federic.

94. AU MÊME.

Berlin, 13 décembre 1739.



Mon cher Diaphane,

J'ai eu le plaisir de recevoir deux de vos lettres en peu de temps, l'une par le bas officier, qui vient d'arriver, et l'autre par la voie ordinaire. Je ne saurais assez vous marquer toutes les obligations que je vous ai et que je vous conserverai toujours; il ne s'agit que de les reconnaître.

Je me rappelle en gros le sujet de la lettre que je vous ai écrite, où il y avait ce problème d'algèbre que je ne doute point que vous n'ayez expliqué. Comme la paix est faite avec la Porte, je pense bien


a Joseph-Nicolas de l'Isle, né à Paris en 1688, se rendit, à la demande de l'impératrice Catherine Ire, à Saint-Pétersbourg pour y fonder une école d'astronomie. Après être demeuré près de vingt-deux ans en Russie, il retourna dans son pays en 1747, et reprit ses fonctions à l'Académie. Il mourut à Paris le 11 septembre 1768.