<182> me fait prospérer. Mais trêve de badinage; je souhaite de tout mon cœur que la goutte et la mauvaise humeur quittent tout à fait vos régions, et que vous passiez la saison tranquillement et avec toute la satisfaction que vous désirez vous-même. Adieu, mon cher Camas; je suis avec toute la tendresse imaginable

Votre très-fidèle ami,
Federic.

37. AU MÊME.

Ruppin, 15 novembre 1739.



Mon cher Camas,

Je vous félicite de votre heureux retour dans votre garnison, et je ne vous trouve aucunement à plaindre dans votre solitude. Une aimable femme, de bons livres et de la bonne chère sont toutes des choses qui ne rendent aucun ermite malheureux; au contraire, c'est peut-être la quintessence de la vie, et ce qu'il y a de plus raisonnable à faire dans ce monde. Si vous appelez cela s'ennuyer, je m'ennuierai volontiers avec vous toute ma vie. Nous nous préparons ici à remonter sur le grand théâtre de la capitale, et à profiter des plaisirs dont vous faites la description vraie et naturelle. J'avoue que dans ces moments-là je vous plaindrai plus qu'à l'ordinaire de ce que vous n'êtes point en passe de profiter de nos divertissements; et je me sens même assez de charité pour présenter requête pour vous, afin que vous changiez la garnison de Francfort pour celle de Berlin. Le Roi y souscrira de bon cœur, principalement si on lui allègue le motif de vos plaisirs. Mais puisque je ne voudrais point faire de démarche sans votre aveu, je suspendrai cette affaire jusqu'à ce que je sois informé de votre volonté là-dessus. Ne pouvant donc vous être utile pour vos