<221>Il tire à peine, ô prodige! ô merveille!
On voit d'abord tous ces palatins qui,
Tous d'une voix, nomment Poniatowski;
Voilà le roi qu'à bon droit Catherine
Leur annonça par une coulevrine.
On croyait donc que tout était fini,
Que le royaume, en ce choix réuni,
Allait goûter, heureux et sans querelle,
Dans la débauche une paix éternelle.
Mais que l'esprit des hommes est léger!
Un seul moment peut changer leurs pensées.
Du vieux démon qui veille dans l'enfer
Vous connaissez les ruses compassées;
Toujours actif, plein de desseins pervers,
Il entrevoit qu'en ce moment prospère,
Propre à troubler le cerveau du vulgaire,
Il peut jouer un rôle en l'univers.
Tout vieux démon est l'intime des prêtres;
Il sait qu'ils sont charlatans, fourbes, traîtres,
Et quoique en chaire ils nomment Belzébuth
Avec horreur, au fond leur âme crasse
De noirs péchés se souille avec audace.
Et que font-ils pour gagner le salut?
D'affreux complots ou d'infâmes intrigues;
L'intérêt vil est l'âme de leurs ligues.
Tous ces frapparts, bouillants d'amour, en rut,
Font du démon la nombreuse famille;
Et quand ils ont bien rempli leur métier,
Et que la mort va vous les envoyer
Dans les enfers, mons Astaroth les grille.
Or, écoutez comment notre ennemi