<III> le recueil fut terminé, et alors il n'eut point égard à l'ordre chronologique. Ainsi, t. VIII, p. 121, l'Épître au marquis d'Argens sur son jour de naissance, de 1754, a été mise entre deux pièces de l'année 1770; t. VIII, p. 133, et t. VII, p. 3-27, à la fin du second cahier manuscrit et au commencement du troisième, on trouve, entre les poésies de l'année 1770 et celles de 1771, six Épîtres au marquis d'Argens, de l'an 1754 à l'an 1768; t. VIII, p. 98, l'Épître contre les Écornifleurs, qui est de l'an 1765, a été placée entre 1769 et 1770; enfin, les vers au marquis d'Argens, t. VII, p. 293, qui portent la date A Nossen, ce 3 octobre 1761, date notoirement fausse, ont été classés par les éditeurs parmi les poésies de 1760, tandis qu'ils appartiennent à la lettre du 13 août 1762. Nous n'avons pas osé faire disparaître ces anachronismes.

A défaut du manuscrit original, nous avons suivi fidèlement le texte du VIIe et du VIIIe volume des Œuvres posthumes. Quand l'Auteur n'a pas mis la date de la composition, nous avons cherché à la tirer du contenu et de la correspondance du Roi avec Voltaire, le marquis d'Argens, de Catt et d'autres personnes, et nous l'avons ajoutée entre parenthèses.

Pour pouvoir former des Poésies posthumes deux volumes d'épaisseur à peu près égale, nous donnons dans ce premier volume toutes les odes et les poésies mêlées qui ont été composées avant la paix de Hubertsbourg, et dans le second, la suite des poésies mêlées, et un Appendice, au sujet duquel nous devons entrer dans quelques explications. Nous avons donné dans ces deux volumes les poésies du Roi d'après le texte des Œuvres posthumes de l'édition de 1788, comme il a été dit, parce que nous ne possédions pas les manuscrits originaux. Mais nous avons heureusement retrouvé les rédactions primitives de quelques-unes des pièces de cette collection. Ce sont des autographes, des copies que le Roi avait fait faire sous ses yeux, et quelques morceaux publiés avant 1788. On a jugé nécessaire de reproduire ces textes originaux, qui à la vérité sont pour la plupart moins parfaits que les autres, mais qui ont le mérite d'être authentiques et de n'avoir pas du tout été altérés par des corrections arbitraires. C'est là ce que nous avons renfermé dans l'Appendice.

Avant que l'édition de 1788 eût paru, on ne connaissait qu'une faible partie des Poésies posthumes. Gottsched avait publié en 1758 les vers que le Roi lui avait adressés l'année précédente. L'ouvrage de Voltaire intitulé, La vie privée du roi de Prusse, ou Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire. A Amsterdam,