<II> à l'impression, auquel il n'avait pas donné de titre; ce manuscrit se composait de trois cahiers, écrits par le secrétaire, et chargés de corrections de la main du poëte.a Mais en 1780, M. de Catt ayant eu le malheur de déplaire au Roi, le manuscrit lui fut retiré, et fut donné définitivement au secrétaire Villaume.b C'est de ce dernier que le roi Frédéric-Guillaume II l'acheta, ainsi que d'autres écrits autographes de Frédéric, au commencement de l'année 1787; on allait imprimer les Œuvres posthumes,b et ces divers morceaux furent placés dans le VIIe et le VIIIe volume. L'ouvrage de Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, renferme (p. 317-319) une liste exacte et authentique des poésies du premier cahier de ce manuscrit. On y voit que les éditeurs des Œuvres posthumes ont omis, avant l'Épître à ma sœur de Baireuth (t. VII, p. 208), deux pièces : le Congé de l'armée des Cercles et des Tonneliers, et la poésie Aux Ecraseurs; en revanche ils ont fait entrer dans ce volume trois morceaux de poésie qui ne se trouvent pas dans la liste, c'est-à-dire, l'Épître à ma sœur Amélie, p. 166; Sur la lecture du Salomon de Voltaire, p. 277; et, A Voltaire, p. 278. Nous laissons ces trois dernières pièces où nous les avons trouvées; mais nous avons remis à leur place primitive le Congé de Vannée des Cercles et des Tonneliers et l'épître Aux Écraseurs, que nous avons tirés du Supplément aux Œuvres posthumes de Frédéric II, t. I, p. 277 et 275.

On voit, par cette même liste, que le Roi avait fait de ses poésies deux sections, comprenant, l'une les odes, l'autre les poésies mêlées. Il les avait rangées l'une et l'autre, à quelques pièces près, dans l'ordre chronologique. Cela est expliqué par l'auteur de la préface de la traduction allemande des Œuvres posthumes. Berlin, 1789, t. I, p. XVIII. Ce dernier avait à sa disposition le manuscrit original, qui ne s'est plus retrouvé depuis, et dont le premier cahier commençait par les Odes, le second par l'Épître à la princesse Amélie sur une négociation de paix qui échoua, le troisième par l'Épître au marquis d'Argens, du mois de mars 1760, imprimée en tête du septième volume des Œuvres posthumes. Nous avons remis ces trois cahiers dans leur ordre chronologique, qui avait été interverti par les éditeurs de 1788.

Cependant il y a quelques poésies de ce recueil qui ne sont pas à la place que leur assignerait l'époque de leur composition. Le royal Auteur ne les y admit peut-être pas d'abord. A ce qu'il paraît même, il ne les ajouta aux autres que lorsque


a Voyez Friedrichs des Zweiten hinterlassene Werke, Aus dem Französischen übersetzt. Neue verbesserte und vermehrte Auflage. Berlin, 1789, t. I, p. XVIII.

b J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse als Schriftsteller, p. 5, 7 et 11.