11066. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

In einem P.S. zu dem Berichte, Berlin 5. Juni, macht der Minister Finckenstein dem Könige Mitlheilungen aus einem vom 18. Mai datirten Schreiben des holländischen Gesandten Swart in Petersburg an den holländischen Gesandten Vereist in Berlin, das der letztere ihm vorgelegt hat. Swart schreibt:

„II s'en faut de beaucoup que le Grand-Duc soit d'accord avec le comte Woronzow, et il est très décidé qu'il est fort contre le parti que cette cour a pris dans la guerre présente. Son Altesse est personnellement extrêmement portée pour Sa Majesté le roi de Prusse, mais il est considéré ici comme un zéro en chiffre. Il est certain aussi que Sa Majesté l'Impératrice continue la guerre à contre-cceur, elle en est si affligée qu'elle ne fait que prier, soupirer et pleurer; mais elle n'est pas maîtresse elle-même, et pour qu'elle ne prenne pas tout d'un coup un parti dont ceux qui sont pour la guerre seraient au désespoir, ils emploient, afin de le prévenir, tous les moyens possibles pour l'animer contre le roi de Prusse. Dernièrement encore, on lui a fait lire l'article qui concerne Pierre le Grand dans les Mémoires pour servir à l'histoire de Brandebourg,306-2 en lui disant que Sa Majesté en était l'auteur, dont elle a juré de se ressentir306-3 ... Le Grand-Duc distingue beaucoup le jeune comte de Schwerin,306-4 il le mène voir tous les jours l'exercice des cadets et le retient à sa table, ce qui ne cause pas peu de jalousie aux grands de ce pays ...“

In einem andern Postscript berichtet Finckenstein : „Le baron Münchhausen paraît mordre à l'hameçon que je lui ai tendu par ordre de Votre Majesté.306-5 J'en juge ainsi par une seconde lettre qu'il vient de m'écrîre de son propre mouvement,306-6 où il ne fait à la vérité aucune mention d'une acquisition pour le pays de Hanovre, mais où il parle avec la plus grande chaleur de l'utilité de la négociation avec la Porte Ottomane et de la nécessité de porter cette affaire sans le moindre délai à une heureuse conclusion. Il me marque en même temps en avoir écrit à Sa Majesté Britannique, et, s'il m'accuse juste, je dois lui rendre la justice qu'il a employé les arguments les plus solides et les plus pressants pour disposer le Roi son maître à la garantie<307> que Votre Majesté désire. Il ajoute à la fin de sa lettre que celui qui l'avait averti qu'on avait eu vent de cette affaire à Vienne, venait de lui écrire qu'on s'y flattait de conjurer l'orage ou de pouvoir du moins finir la campagne présente, avant que la Porte Ottomane puisse commencer ses opérations, et qu'on commençait même à présent à douter de la réalité des avis qu'on avait reçus d'une audience secrète que le Sultan avait accordée à celui qui est chargé des affaires de Votre Majesté à Constantinople.“

Reich-Hennersdorf, 8 juin 1759.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois, avec les deux apostilles, et suis bien sensible à l'attention que vous avez eue de m'informer des anecdotes intéressantes écrites de Pétersbourg, tout comme de celles du baron Münchhausen, au sujet duquel je suis bien aise de vous dire que vous devez tâcher de l'entretenir dans les bons sentiments et dans les idées qu'il paraît se trouver à présent.

Quant à ma situation présente ici, il faudrait absolument qu'il arrivât un grand malheur, si mes affaires tournent mal, de sorte que je ne saurais même vous donner des appréhensions à ce sujet. Après aussi que les Russes ont tourné leurs opérations contre la Nouvelle-Marche et peut-être contre la Poméranie en partie, notre correspondance ne sera point interrompue. Car, par ce changement-là, les Autrichiens n'auront plus raison de détacher par la Lusace, ce qui serait, au moins à présent, bien mal à propos. Vous saurez, au surplus, vous attendre qu'entre 3 ou 4 jours, peut-être aussi quelques-uns plus tard, les affaires parviendront ici à une décision.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



306-2 Vergl. Œuvres, Bd. 1, S. 103. Die Memoiren waren im Jahre 1751 in Berlin veröffentlicht worden.

306-3 Es folgen Mittheilungen über Krankheitsanfälle der Czarin.

306-4 Der bei Zorndorf gefangene Flügeladjutant des Königs; vergl. Bd. XVII, 459. 460.

306-5 Vergl. S. 244. 292.

306-6 Eigenhändiges Schreiben von Münchhausen, d. d. Hannover 30. Mai.