<59>qui a été de l'attaque soit joint ensemble, et surtout que le général de brigade l'ordonne expressément.

Toutefois, si l'on a emporté une hauteur que l'ennemi avait occupée, il faut se contenter de l'en chasser et de faire grand feu sur lui quand il en descend pour s'enfuir; mais il faut garder ce poste et ne point en descendre pour poursuivre les fuyards. C'est à la cavalerie à se charger de cette besogne; l'infanterie doit se contenter de maintenir le poste où elle a remporté la victoire.

Comme dans les campagnes tous les jours ne sont pas des jours de bataille ni d'action, le commandeur profitera de ce temps de repos pour exercer son bataillon et surtout les recrues qui s'y peuvent trouver; car rien ne se perd plus vite que l'exactitude et l'adresse du soldat, si de temps en temps on ne lui fait répéter sa leçon.

Si l'on est proche de l'ennemi, et qu'il se fasse des fourrages verts, sans doute que l'escorte qu'on y enverra aura de l'infanterie avec elle. Si le commandeur se trouve de ce détachement, on le postera, pour couvrir ce fourrage, ou dans un village, ou derrière des haies, ou dans un bois. Il aura soin alors de se poster de façon à toujours bien garnir ses flancs, et il évitera de se mettre trop à découvert, parce qu'il n'est là que pour couvrir, et qu'il doit garantir son monde, autant que le local le permet, contre le feu de l'ennemi et les insultes des pandours.

Si le commandeur doit escorter des munitions à l'armée, il aura des hussards avec, pour l'avertir. Si ceux-là lui rapportent que l'ennemi s'est embusqué sur son chemin, il fera d'abord parquer son convoi, où il laissera quelque monde pour le garder; avec le reste, il chassera l'ennemi de son embuscade, après quoi il lui sera libre de mener son convoi à l'armée. Il doit aussi diriger sa marche, longer des bois et des rivières pour avoir un flanc couvert, éviter les villages et tous les défilés, à moins qu'il ne faille y passer de nécessité, et en ce cas il faut pourtant les faire reconnaître avant d'y entrer, faire occuper par l'infanterie les hauteurs à droite et à gauche, après quoi le convoi peut passer en toute sûreté. S'il n'a que des plaines à traverser, il ne peut être attaqué que par de la cavalerie, et si l'ennemi est fort, il sera toujours obligé de faire parquer pour resserrer son monde