<410>naissance. Le caractère de vérité répandu dans toutes les assurances d'amitié que vous m'y faites en augmente infiniment le prix; et j'ose vous assurer que si vous vous intéressez si obligeamment à ce qui me regarde, c'est en quelque façon un devoir de reconnaissance qui m'est due par rapport à la parfaite estime et véritable amitié que j'ai pour vous. Daignez distinguer ceci d'un compliment ordinaire, et soyez persuadé, mon cher prince, que mon cœur ne dément pas ma plume ni mes paroles, sa sincérité m'empêchant d'exagérer ses sentiments en la moindre chose.

Quoique le jour de l'an, jour que l'ancien usage a voué aux compliments, soit écoulé depuis près de deux mois, sans que je vous aie fait part des vœux que j'ai formés sur votre sujet, je ne vous crois pas assez coutumier pour vouloir borner les souhaits que vos amis vous font à ce seul période.

Permettez donc que, à la faveur d'une licence que je crois autorisée, je vous découvre le fond d'un cœur qui ne met aucun frein aux prospérités qu'il souhaite à ses amis, et espère pouvoir encore cette année vous écrire sous un autre titre que celui de prince d'Orange simplement, et que les Bataves ouvriront les yeux à leurs véritables intérêts, et, pour rétablir leur ancienne valeur, l'intrépidité, l'ordre parmi les troupes et la règle dans le gouvernement, vous mettent à la tête de leur république, dont vous serez le plus bel ornement et l'appui. Puissent vos vœux être des présages pour l'avenir! Cependant, de quelque façon qu'il plaise au ciel d'en disposer, je vous prierai de croire, mon cher prince, que ce n'est pas à la fortune ou à ses idoles, mais au cœur et à la personne que je m'attache. Ce sont des sentiments si profondément enracinés en moi, que je ne m'en départirai de ma vie, me faisant gloire de vous montrer en toute occasion comme je suis,



Monsieur mon cher cousin,

Votre très-fidèle et affectionné ami et cousin,
Frederic, P. R. de P.