<372>Du génie heureux de la Prusse, je passe à l'ange gardien de Remusberg, dont la protection s'est manifestée dans le terrible incendie qui a réduit en cendres la plus grande partie de la ville. Le château a été sauvé; cela n'est point étonnant, votre portrait y était enfermé.

Ce palladium le sauva
D'une affreuse flamme en furie,
Ondoyante, ardente ennemie,
Qui bientôt le bourg consuma;
Car au château l'on conserva,
Et toujours l'on y révéra,
De vous l'image tant chérie.
Mais le Troyen qui négligea
D'un dieu la céleste effigie
Vit sa négligence punie;
Bientôt le Grégeois apporta
La semence de l'incendie
Par lequel Ilion brûla.

Ce palladium est placé dans le sanctuaire du château, dans la bibliothèque, où les sciences et les arts lui tiennent compagnie, et lui servent de cadre;

Et les sages de tous les temps,
Les beaux esprits et les savants
L'honorent dans cette chapelle;
De ses ouvrages excellents
On voit le monument fidèle,
De ses écrits tous les fragments;
Et la Henriade immortelle
D'une foule de courtisans,
Tous animés de même zèle,
Reçoit les hommages fervents.

En vérité, sainte Marie,
Lorette et tous vos ornements,
La pompe de vos sacrements,
Vos prêtres et leur momerie,
Ne valent pas assurément
Ce culte exempt de flatterie,
Sans faste et sans hypocrisie,
Ce culte de nos sentiments,