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45. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 28 avril 1765.



Sire,

Je suis au comble de la joie, Sire, de vous savoir mieux portant, et je rends mes très-humbles actions de grâces à V. M. de la consolante nouvelle qu'elle vient de m'en donner. Il m'a paru être présent aux violentes douleurs de votre goutte, Sire, jusqu'à m'en faire grincer des dents, ce qui apparemment a augmenté en même temps les souffrances d'une enflure à mes deux jambes dont je suis incommodé depuis quelques semaines. Je commence à me remettre par le moyen du petit-lait. Mais votre santé, Sire, me tient plus à cœur que la mienne, et j'ose supplier V. M. de faire tout son possible pour vous donner, durant la belle saison, le temps de reprendre vos forces.

Vous serez le bienvenu chez vous à Brandebourg; je me trouverai trop heureux et honoré dans mon refuge de pouvoir vous présenter le pot-au-feu. Je suis, etc.

46. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 6 juin 1765.

Je serai le 9 à midi chez vous, mon cher ami. Je viens tout seul; cela n'exige ni festin, ni dépense. Le pot-au-feu, pris à la lettre, est suffisant. Je souhaite de vous y voir en bonne santé, gai et de bonne humeur.

Ici, à la revue, il y a eu du haut et du bas. Ce n'est ni comme à Berlin, ni comme à Stettin; mais il faut que cela vienne. Adieu, mon cher ami; je vous embrasse tendrement.