<82>J'ai l'honneur et le bonheur d'être avec un profond respect et un parfait dévouement, etc.

31. DU MÊME.

Berlin, 7 janvier 1741.



Sire,

Je commence ma lettre par trois on dit, que j'aurais bien de la peine à garantir. On dit que la reine de Hongrie a été tellement sensible à l'entreprise de V. M., qu'elle a juré par le Styx qu'elle aimait mieux livrer tous les Pays-Bas à la France que de voir la Silésie manger son pain et boire son vin sous les étendards brandebourgeois. Cette nouvelle a passé à travers cinq ou six oreilles politiques, qui la ruminent.

On dit que la France prête deux millions à la Bavière, pour que cette dernière puisse soutenir ses justes prétentions.

Enfin, on dit que la Russie prendra fortement le parti de l'Empire. Voilà trois objets propres à exercer la politique de ceux qui s'en occupent une partie de la journée.

Une chose est également certaine et particulière; c'est que, le bruit de la prise de Glogau étant parvenu à Glogau,a tout le monde a été dans la joie, et buvait à la santé de celui qui rétablissait les murs de Sion dans un pays où l'erreur avait toujours cherché à les abattre entièrement.

Voici deux morceaux de la Gazette de Cologne que je crois devoir envoyer à V. M., du 20 décembre 1740.

« M. de Borcke ..... donna jeudi dernier un grand repas aux ministres d'État et étrangers. On assure que, ce seigneur se trouvant depuis peu à une table dont le marquis de Mirepoix était aussi, celui-ci lui dit qu'il courait un bruit que Sa Majesté Prussienne faisait marcher des troupes pour le service de notre cour,  »


a Il faut probablement lire ici Berlin, et non Glogau, nom qui se trouve pourtant dans le manuscrit.